Archives 2018-2019

Pour l’année 2019, nous avons choisi de poursuivre sur le thème Sciences et philosophie : le naturalisme en question.

On rencontre de plus en plus souvent ce terme de « naturalisme » dans la philosophie des sciences et en épistémologie aujourd’hui, et ce séminaire se propose d’analyser le débat contemporain autour de cette question.

Mais avant cela, nous étudierons l’origine du naturalisme et son évolution au sein du débat philosophique, en nous appuyant sur la position d’un anti-naturaliste, tout d’abord, E. Husserl, puis sur celle d’un naturaliste, W. V. O. Quine.

Ce séminaire se déroule le deuxième mardi du mois de 17h à 19h.

Lieu : Université d’Aix-Marseille, site Saint-Charles, salle du Centre Granger, bâtiment 5, escalier 2 (bloc-B), 7° étage, salle 701..

Organisation : Ph. Abgrall et G. Crocco


Programmation 2019 :

  • Mercredi 16 janvier 2019 de 15h à 19h.

Cette séance sera composée de deux présentations :

15h00 – Paola Cantu (Centre Gilles Gaston Granger). Théorie de l’argumentation et empirisme logique à la base du naturalisme scientifique en sciences sociales.

En comparant des présentations contemporaines du naturalisme scientifique issues de la perspective des sciences sociales (Caro and MacArthur, 2008, Livingstone Smith, 2016) et de la physique (Papineau, 2016), on soulignera le rôle de la théorie de l’argumentation et de l’empirisme logique, en suggérant qu’en sciences sociales l’enjeu du naturalisme n’est pas prioritairement le réductionnisme ni l’autonomie de la philosophie, mais plutôt la démarcation entre sciences sociales et sciences dures ainsi que la possibilité de justifier le rôle causal des généralisations inductives.

17h00 – Jean-François Bret (Collège des Humanités - EPFL, U. de Lausanne). Une archéologie du programme épistémologique foucaldien : « La situation de Cuvier dans l’histoire de la biologie »

L’article de Michel Foucault intitulé « La situation de Cuvier dans l’histoire de la biologie » publié en 1970 dans la Revue d’histoire des sciences, a souvent été lu comme un texte secondaire.
Peu commenté par les spécialistes de Foucault, il est pourtant profondément programmatique, en particulier pour essayer de saisir le laboratoire épistémologique que se donne Foucault après Les Mots et les choses (1966) et L’archéologie du savoir (1969).
Il permet de préciser, en effet, combien Foucault avait patiemment entrepris de réfléchir alors à la question des transformations, de la vérité ou encore des marges. Cette séance me permettra de revenir sur les interstices de ce texte, de renouer les fils d’un argumentaire, mais surtout de mettre en lumière quelques uns des raisonnements inédits de Foucault.

  • Mardi 12 février 2019 de 17h à 19h.

Gabriella Crocco (Centre G. G. Granger), reprise de l’étude de la position naturaliste de W. V. O. Quine

  • Mardi 12 mars 2019 de 17h à 19h

Julien Bernard (Centre G. G. Granger) : Naturaliser la phénoménologie ?!

Comme nous l’avons vu lors des précédentes séances du séminaire, au XXe siècle les partisans du naturalisme se sont efforcés de conquérir plusieurs domaines de la philosophie : philosophie des mathématiques, philosophie de la physique, philosophie des sciences sociales... Lors de cette séance, nous étudierons leur tentative de naturalisation de la phénoménologie.
Ce secteur du discours philosophique semble pourtant, par définition, hors d’atteinte du discours “naturalisateur”. Comme nous l’avons vu l’an dernier, en ouverture du séminaire, Husserl était un farouche anti-naturaliste. La phénoménologie elle-même étant construite sur des principes anti-naturalistes, que peut valoir un programme de recherche dont le nom est un oxymore ? Pourtant, il y a bien un programme de naturalisation de la phénoménologie qui se développe activement depuis plus de 25 ans.
Nous analyserons de manière critique les présupposés de ce groupe de recherche et quelques unes de leurs réalisations . Nous chercherons à préciser quel(s) sens ces chercheurs ont donné(s) au mot « naturalisation » pour le rendre compatible avec la démarche husserlienne. Cela nous conduira à parler plus généralement :

  • de la naturalisation du discours sur la conscience, sur les états mentaux et sur l’intentionnalité,
  • des interactions philosophie/sciences cognitives
  • de la façon dont on peut resituer le groupe de recherche des « naturalisateurs de la phénoménologie » parmi d’autres groupes de recherche apparentés (neuro-phénoménologues, embodiment, enaction...).

Je vous propose comme lecture pour préparer ce séminaire, l’introduction de l’ouvrage Naturalizing phenomenology qui a eu un rôle fondateur pour ce groupe de recherche. Pendant mon intervention, je ne m’en tiendrai cependant pas à cette introduction, mais j’évoquerai les contenus des articles de recherche qui suivent dans le recueil ainsi que quelques articles sur la neurophénoménologie.

Introduction à la neurophénoménologie
Naturalizing phenomenology

Julien Bernard (Centre G. G. Granger) : Naturaliser la phénoménologie ?!

  • Jeudi 25 avril 2019 de 17h à 19h

David Romand (Centre G. G. Granger)

Naturaliser l’esprit (1) : Johann Friedrich Herbart (1776-1841) et l’élaboration du paradigme mentaliste en psychologie

  • Mardi 11 juin 2019 de 16h30h à 18h30h - en remplacement de la séance du 14 mai qui a été annulée.
    ATTENTION : cette séance est déplacée à la Maison de la recherche dans la bibliothèque du Centre Granger à 16h30.

David Romand (Centre G. G. Granger)

Naturaliser l’esprit (2) : la psychologie du temps, de l’espace et de l’espace-temps au XIXe siècle et au début du XXe siècle

Répondants : Julien Bernard et Laurent Goffart.

Texte de Helmholtz
Extrait de textes
Figures
SITE TEMPORAIRE – SITE EN TRAVAUX