Séminaire « L’insensibilité »

La semaine prochaine débute le séminaire (labellisé CRISIS) intitulé « L’insensibilité » .
Organisation Julia Vinventi (CGGG), Juliette Privat et Anthony Leberre (CIELAM).

La première séance se tiendra mercredi 10 mai de 15h à 17h en salle 2.44 à la Maison de la Recherche.

Ce séminaire propose de réinvestir la notion d’insensibilité en marge des études portant sur la sensibilité. Contre toute disqualification rapide, nous gageons qu’elle ne signifie pas seulement une absence de sensibilité, qu’elle possède sa propre histoire ainsi que des fonctions épistémologiques, esthétiques et morales distinctes. Aussi ne peut-elle pas être tenue exclusivement pour une fabrique de la monstruosité, d’autant plus quand elle est prise pour objet d’introspection. Cette première séance vise ainsi à tenter d’évaluer la situation épistémologique de l’insensibilité, ainsi qu’à explorer ses liens ambigus avec les objets de la connaissance.

Morgan ADOU (CGGG) : « Science, connaissance et insensibilité » :
L’objectif de cette communication est d’expliciter l’ambition générale de la sociologie de la connaissance puis de la sociologie de la connaissance scientifique selon le concept d’insensibilité. Je souhaite démontrer que c’est contre l’idée d’une connaissance « insensible » à son contexte social que ce mouvement est né et s’est développé dans une opposition de plus en plus marquée contre cette idée. A travers les textes de Dilthey, Mannheim et Bloor, j’exposerai comment les sciences humaines conçues comme sciences du sensible ont permis à Mannheim d’élaborer une théorie de la cognition « sensible » à son contexte social, puis à Bloor de refuser à la connaissance scientifique le statut de connaissance « insensible ». Je conclurai que cet itinéraire permet, en retour, de mieux cerner le concept d’insensibilité en ce qui concerne la connaissance.

Julia Vincenti (CGGG) : « De la matière insensible à la sensibilité passionnelle et sociale » :
Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, la philosophie empiriste moderne n’est pas étrangère à une réflexion sur l’insensibilité. Une lecture historique et critique de sa progression montre que cette doctrine se développe comme une limitation de l’objectivité de la faculté de sentir. L’insensibilité révèle son rôle heuristique dans la philosophie de la connaissance. En s’imposant rationnellement comme un mur entre le sujet connaissant et son objet, l’insensibilité enferme la sensibilité dans le sujet et engage l’empirisme sur la voie d’une sensibilité sentimentale, subjective et sociale.

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