Archives 2021-2022 du séminaire des doctorants


  • Séance du 19 octobre 2021, salle 2.44 - Fabien Carbo-Gil, « L’hypothèse du continu »

Résumé :
L’hypothèse du continu est un problème mathématique auquel les mathématiciens ont accordé et continuent d’accorder une certaine importance. Toutefois, du point de vue de ZFC, l’axiomatisation devenue classique de la théorie des ensembles, il a été prouvé par Gödel et Cohen que l’hypothèse du continu est indémontrable dans ZFC. Ceci fait de l’hypothèse du continu un problème coincé entre la philosophie des mathématiques et les mathématiques elles-mêmes. De Gödel aux théoriciens des ensembles contemporains, comment les mathématiciens se positionnent-ils face au problème du continu ? Comment leurs opinions ou leur position philosophique impactent-ils leur manière d’aborder l’hypothèse du continu ?


  • Séance du 16 novembre : Mamoudou Diaboula/Morgan Adou 2.44 (Maison de la recherche)
  • Adou Morgan : Projet d’une critique philosophique de la sociologie de la connaissance scientifique
    Résumé :
    La sociologie de la connaissance scientifique est née dans les années 1980 avec pour objectif de fournir un mode d’explication nouveau de la science. Cette intervention aura pour but de présenter le projet d’une critique philosophique qui a pour ambition de proposer une lecture unifiée de cette sociologie controversée ainsi que des mouvements de pensée qui en dérivent, afin d’exposer de manière précise les intérêts et les limites qu’elle présente pour la compréhension de la science. Une telle délimitation pourrait permettre de déterminer comment la sociologie de la connaissance de la scientifique doit être située dans le contexte scientifique actuel. Qu’apporte cette sociologie à l’explication de la science ? Doit-elle assumer le rôle explicatif que l’on accorde à l’épistémologie ? Faut-il que l’épistémologie accepte certains postulats de la sociologie de la connaissance scientifique ?
  • Mamoudou Diaboula : La problématique contemporaine de l’égalité dans les démocraties libérales ; quel enjeu éthique, quelles solutions ?
    Résumé :
    Dans les sociétés démocratiques, la notion de l’égalité a toujours été analysée par la façon dont les institutions répartissent les avantages tirés de la coopération sociale. Mais une société égalitaire doit-elle se borner à équilibrer la balance économique entre les citoyens ? Cette interrogation semble pointer du doigt à une problématique commune aux démocraties de notre temps et c’est juste titre qu’elle exige une réflexion philosophique nouvelle sur la notion de l’égalité. En effet, nous avons d’une part le libéralisme démocratique qui appelle à une vertu de la neutralité et de l’autre, une volonté citoyenne qui revendique une reconnaissance (qu’elles soient culturelle ou autre). Ainsi, si pour le libéralisme toute tentative de reconnaissance constitue une menace pour la cohésion sociale, pour les citoyens, le manque de reconnaissance signifierait une injustice, une inégalité voire, une violence. D’ailleurs c’est dans ce tiraillement dialectique qu’on appréhende un objectif philosophique évident : quelle orientation pour l’égalité dans les sociétés démocratiques contemporaines. Notre intervention analysera ce nouvel enjeu de l’égalité dans nos démocraties.

  • Séance du 14 décembre : Mohamed Lamine Mariko/Invité : Thomas Devallois en visio seulement à 14H

Sujet : Séminaire hypothèse
Heure : 14 déc. 2021 02:00 PM Paris

https://univ-amu-fr.zoom.us/j/96093...

ID de réunion : 960 9330 1870
Code secret : 634122

  • Mohamed Lamine Mariko : L’histoire intellectuelle d’Anna Julia Cooper au prisme des « lieux » (1859-1964)
  • Résumé :
    De l’esclavage à la Sorbonne est le titre de la biographie d’Anna Julia Cooper, qui fut publié en 1982 par l’historienne américaine Leona Gabel. Ce titre qui évoque un parcours sans doute ardu m’inspira à faire d’elle mon objet de recherche pour la thèse. A ce jour, il y a deux biographies sur Cooper ; en 1981 et 1982 qui sont basées que sur ses écrits. Mon objectif est d’écrire une histoire intellectuelle au prisme des différents lieux qui ont façonné cette intellectuelle afro-américaine au tournant du vingtième siècle.
  • Thomas Devallois : Le verset de Saint-John Perse : histoire, théorie, critique.
    Résumé :
    Qu’est-ce que le verset ? Autrement dit, en quoi la forme rythmique que constitue le verset s’est-elle à la fois distinguée de la prose et du vers pour s’arroger une identité propre dans la poésie française du XXe siècle ? L’œuvre d’Alexis Leger (1887-1975), dit Saint-John Perse, témoigne sous cette acception d’une singularité remarquable au sein du champ poétique moderne. En ce sens, ressaisir cette œuvre dans l’histoire de la versification ne permet pas seulement d’exploiter le double génitif d’une « critique du verset », mais aussi d’élucider les points aveugles dont souffre encore la théorie générale du vers, par trop souvent indifférente aux formes rythmiques annexes.

  • Séance du 18 janvier : Thomas Bellon/ Julia Vincenti en visio seulement à 16H

Lien zoom :
https://univ-amu-fr.zoom.us/j/97565...

ID de réunion : 975 6542 5180
Code secret : Sg35Qt

  • Thomas Bellon : La conception pascalienne de l’espace dans la Lettre à Le Pailleur

Résumé  :
La lettre de Pascal à Le Pailleur est la pièce la plus importante de la controverse sur le vide avec le Père jésuite Étienne Noël, non seulement parce qu’elle en est la synthèse, mais surtout parce que sont esquissées les premières considérations sur le « véritable ordre » de la connaissance naturelle développées dans les écrits épistémologiques postérieurs. Dans cette longue lettre, Pascal expose sa conception de l’espace vide, déjà présentée dans sa réponse d’octobre 1647, pour contrer les nouvelles objections adressées par Noël dans l’ouvrage Le plein du vide dont la parution fin janvier 1648 ranime les débats. Préfigurant l’espace absolu de la physique newtonienne, Pascal identifie l’espace vide de la physique à l’espace conceptuel de la géométrie. Contrairement à Descartes qui fonde la géométrisation de l’espace physique dans la réduction de l’étendue au corps, la définition de Pascal s’établit hors de l’ontologie traditionnelle : l’espace n’est « ni corps ni esprit », « ni substance ni accident », et tient le « milieu » entre la matière et le néant. Or, mis à part la liberté des définitions nominales, Pascal ne justifie pas une telle conception de l’espace. La question se pose alors : en l’absence de fondement ontologique, sur quoi repose l’identification de l’espace physique à l’espace géométrique chez Pascal ? Nous verrons que cette question suppose d’identifier les rapports qui lient l’expérience corporelle de l’espace aux notions fondamentales de la géométrie, et d’interroger ainsi la façon dont s’articule la connaissance sensible et la connaissance du « cœur ».

  • Julie Vincenti : Sociabilité et autorité : de la constitution du corps politique aux règles de propriété

Résumé  :
Selon la philosophie morale et politique de Hume, principalement exposée dans le TNH III et l’Enquête sur les principes de la morale, l’orientation de l’action, et par extension, l’éthique sur laquelle repose la solidité du tissu social, est de nature affective. Est-ce faire de la société politique un règne des passions, un lieu de déchirements égoïstes menés par les désirs individuels ? Cette étude tente au contraire de légitimer l’autorité sur l’action que Hume confère à la sociabilité dans la constitution de la société politique, là où la raison n’est que capable de reconnaître les relations des idées par lesquelles se diffuse la certitude de leur existence.
Nous montrerons que les passions étant socialement partagées, elles ne tirent pas leur autorité d’un égoïsme primaire ni d’un altruisme idéal. Les règles de la vie commune, comme celles organisant le respect de la propriété d’autrui, se légitiment, s’adoptent et se critiquent toutes entières dans une pratique collective de la raison. La sociabilité fait autorité comme principe de hiérarchisation des valeurs hors duquel l’individu seul est une raison inerte juxtaposée à un flux de passions contraires. Par-là, la société n’est pas une simple somme d’individus mais un être organique, incarné et non figé, dont l’unité des parties émerge de l’adhésion produite par le débat public.


  • Séance du 1 février : Joachim Haddad en visio seulement à 16h
    Table ronde autour de l’activité de recherche des doctorants

La notion de Dispensatio temporalis chez saint Augustin

Le but de notre communication sera d’étudier une notion particulière chez Augustin : la dispensatio temporalis. Si la dispensatio est la traduction latine de l’oikonomia grecque, qui désigne chez saint Paul le plan du salut, ou l’économie du salut, Augustin semble faire un usage particulier de la notion plus spécifique de dispensatio temporalis, qui correspond aux actions de Dieu dans le temps en vue du salut des hommes.. Elle est même « le point essentiel à admettre dans la religion chrétienne » (De Vera Religione 13). En effet, dans l’opposition ontologique entre l’éternité immuable de Dieu et la temporalité changeante des hommes, elle sert de médiation et constitue ainsi une voie qui doit nous mener à la compréhension de Dieu. Cependant, cette notion dont l’importance est capitale dans les écrits suivant la conversion d’Augustin, en premier lieu desquels le traité De Vera Religione de 390, n’est plus utilisée peu après son accession à l’épiscopat en 395. Nous essaierons donc de comprendre ce qui justifie cette mise à l’écart, et ce qui, dans les écrits ultérieurs d’Augustin, vient se substituer à cette notion

Sujet : séminaire Hypothèse
Heure : 1 févr. 2022 04:00 PM Paris
https://univ-amu-fr.zoom.us/j/82389...

ID de réunion : 823 8944 7218
Code secret : 252348


  • Séance du 15 mars : Alexandre Houri-Klein - Invité : Lucas Depierre à 16h et en visio seulement

Lien zoom : https://univ-amu-fr.zoom.us/j/84881...

ID de réunion : 848 8158 5610
Code secret : 449804

  • Alexandre Houri-Klein : « Chestov et Fondane critique de Husserl »

Résumé :

La réception de la doctrine phénoménologique tel qu’exposé par Husserl dans les recherches logiques et dans La philosophie comme science rigoureuse entraîne une vive réaction de la part de Léon Chestov puis de son disciple Benjamin Fondane. Critiquant le rationalisme d’inspiration mathématique prôné par Husserl, ils opposent à la raison l’existence, à la logique les passions, aux idées le réel. A partir de cette critique nous pouvons tenter d’approcher l’idée d’un autre mode de philosopher. Mais peut-on encore appeler philosophie une réflexion qui souhaite se dégager des structures rationnelles et de l’ordre de la logique ? Cette réflexion est l’occasion de revenir sur la légitimité de la raison dans la philosophie et d’ouvrir la possibilité d’une philosophie qui « cherche en gémissant » comme le disait Pascal.

  • Lucas Depierre : « Que dire de la nature humaine lorsqu’elle va au-delà d’elle-même ? La theōsis dans le Periphyseon. »

Résumé :

Dans cette somme néo-platonicienne que constitue le Periphyseon, le philosophe et théologien Jean Scott Érigène (vers 800-877) entreprend d’articuler les traditions occidentales et orientales à sa disposition au sein d’une théorie personnelle. Le concept de theōsis, de déification, illustre cette tentative puisqu’Érigène prend à son compte cette notion grecque qui décrit l’état de la nature humaine dans sa doctrine des fins dernières.
En outre, le souci d’une théorie anthropologique, qui façonne le système du Periphyseon, culmine dans son élucidation de la theōsis. Cette-dernière permet d’étudier chaque processus à son apogée. En effet, chez Érigène, aucune notion ne peut être analysée à part des autres : leurs interactions perpétuelles dynamisent sa pensée. En conséquence, étudier la theōsis impose d’exposer les relations de ce concept avec les positions érigééennes sur les plans ontologique, épistémologique et cosmologique. Cette triple analyse démontre de quelle manière la theōsis est la clé de voûte du système du Periphyseon, bien que ce thème reste l’enfant pauvre des études sur cet auteur. Pour cette présentation, nous nous focaliserons sur le rapport ontologie-épistémologie.


  • Séance du 5 avril : Simon Beyne/Éloïse Boisseau. Salle 2.44 (Maison de la recherche) à 16h
  • Simon Beyne : « La matière noire, une hypothèse cohérente et non auxiliaire ».

Résumé  :

La matière noire est une substance qui composerait majoritairement le cosmos. Elle est présente dans le paysage scientifique car des phénomènes gravitationnels trop importants pour être causé par la matière visible sont observés. Les partisans d’une théorie alternative, la gravité modifiée, dénoncent un « conventionnalisme » au sens de Popper. La matière noire serait une hypothèse auxiliaire introduite pour conserver nos théories gravitationnelles. Une analyse historique plus approfondie remet en cause cette affirmation. L’hypothèse de la matière noire ne semble en fait pas présenter les propriétés d’une hypothèse auxiliaire. Elle est même cohérente avec un plus large ensemble épistémique qu’une considération observationnelle/théorique isolée.

  • Éloïse Boisseau : Réflexions conceptuelles autour de la singularité technologique

Résumé :

L’expression « singularité technologique » (ou simplement « Singularité ») désigne un événement putatif sans précédent bouleversant le monde tel que nous le connaissons en raison de l’avènement de machines dites « super-intelligentes ». Dans une variante du terme, ce bouleversement est davantage lié à l’augmentation technologique des êtres humains. L’hypothèse de cet événement ne va évidemment pas sans soulever un certain nombre d’interrogations. D’un côté, les chercheur·e·s qui acceptent l’hypothèse de la Singularité (appelés « singularistes ») réfléchissent au sujet de ses conséquences potentielles, des bienfaits ou des malheurs qui seraient susceptibles d’en découler. D’un autre côté, des voix dissidentes ne manquent pas de relever un certain nombre de difficultés empiriques des thèses et objectifs singularistes. Au delà de cette opposition habituelle entre possibilité et impossibilité technique ou scientifique, nous proposerons (dans une veine wittgensteinienne ou ryléenne) une troisième voie pour réfléchir au sujet de la Singularité, voie qui questionnera l’intelligibilité même des concepts en jeu.


  • Séance du 17 mai : Thomas Bellon/Yudai Kanatsuka (en visio). Salle 3.43 (Maison de la recherche) à 16h

Lien Zoom :
https://univ-amu-fr.zoom.us/j/82528...
ID de réunion : 825 2818 9743
Code secret : granger

  • Thomas Bellon : Physique et géométrie chez Pascal

Résumé : : En interrogeant les rapports de la géométrie à la physique chez Pascal, mon but ne sera pas tant de montrer la portée opératoire de la géométrie pour la connaissance des phénomènes que de mesurer par l’analyse des références à la géométrie dans les écrits physiques, les limites et l’autonomie constitutives des champs distincts de la connaissance naturelle en même temps que le type de rapport qui les lient au sein d’un « ordre des sciences » qui reste à interpréter.

  • Yudai Kanatsuka : Sartre, Kierkegaard et Heidegger

Ma thèse vise à analyser la relation entre Sartre et Kierkegaard. Mais pourquoi Sartre et Kierkegaard ? Si, bien que le terme n’a souvent une signification que très ambiguë, l’on peut définir, grosso modo, l’existentialisme en tant que courant philosophique qui essaye de faire droit à la factualité de l’être humain considérée comme fait irréductible, il va sans dire que Sartre et Kierkegaard sont les deux philosophes sans doute les plus opposées parmi tout penseur qui peut être considéré comme s’inscrivant dans l’existentialisme. Par exemple, la question de foi semble séparer les deux radicalement : car, comme l’on le sait, alors que Kierkegaard place le christianisme au centre de sa pensée, Sartre présente délibérément sa philosophie comme humanisme athée. Pour prendre un autre exemple, si l’on reconnaît que, là où, en analysant phénoménologiquement l’intentionnalité de la conscience, Sartre caractérise celle-ci par le mouvement qui va vers l’extérieur, Kierkegaard ne cesse d’insister sur l’importance de l’intériorité de la vie spirituelle, l’on devrait alors admettre que, entre les deux, il y a une distance infranchissable concernant la définition de l’être humain même.
Toutefois, il est également vrai qu’il y a quelques ressemblances thématiques terminologiques entre les deux philosophes. Par exemple, Sartre et Kierkegaard analysent l’angoisse dans son rapport avec la liberté inaliénable de l’être humaine. Mais observer ce type de ressemblances ne saurait être très instructif, car elles demeuraient épisodiques tant qu’il reste la différence d’orientation manifeste entre le philosophe français et le philosophe danois. D’ailleurs, dans l’entretien de ses dernières années avec Bernard-Henri Lévy intitulé « Maintenant espoir », Sartre lui-même avoue qu’il a consacré des pages de « L’Être et le Néant » au problème de l’angoisse pour la raison que « c’était à la mode ».
Mais alors la question s’impose d’autant plus : pourquoi Sartre et Kierkegaard ? En fait, il y en a deux raisons. Premièrement, l’on peut trouver, entre Sartre et Kierkegaard, une proximité historique que Heidegger médiatise. Deuxièmement, à la différence de Heidegger, Sartre et Kierkegaard partagent un intérêt primordial à comprendre l’être humain, et cet intérêt porte les deux à concevoir une morale qui exige de se choisir soi-même.
Dans cette intervention, je vais essayer de présenter ces deux raisons de manière plus ou moins claire afin de pouvoir légitimer le sujet de ma thèse.

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