Séminaire public d’Ergologie - Journée sur l’intervention

Vendredi 17 février

Journée sur l’intervention en milieu de travail : « Quels modèles épistémologiques pour quelles pratiques ? » en collaboration avec l’ESPE (équipe ERGAPE)
Inscription obligatoire par mail auprès de christine.noel.lemaitre@gmail.com


  • Marie-Christine Felix, McF Université d’Aix-Marseille Adef

Intervenir en milieu enseignant exerçant en réseau d’éducation prioritaire

Étudier le travail des professionnels de l’éducation est synonyme pour l’équipe ERGAPE* d’intervenir dans leur milieu de travail, d’imprimer à celui-ci des transformations plus ou moins sensibles et, pour finir, d’en rendre compte aux intéressés (Saujat, 2007)** . Autrement dit, pour le chercheur-intervenant, il s’agit tout autant de comprendre le travail pour le transformer, à la demande des professionnels concernés et avec leur concours, que de transformer le travail pour le comprendre. Cela suppose de promouvoir l’analyse du travail comme instrument de formation initiale et continue aux métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation. Sous-tendu par le postulat que l’efficacité de la formation tient, pour partie, à la prise en compte du travail réel des professionnels de l’éducation.
Dans cette présentation, nous illustrons ces relations entre analyse du travail, développement et formation, à partir d’une intervention-recherche, conduite à la demande du Rectorat, en milieu de travail enseignant exerçant en milieu dit « difficile ».

* ERGonomie de l’Activité des Professionnels de l’Education.
** Saujat, F. (2007). Contribution. In D. Faïta et B. Maggi (Eds.). Un débat en analyse du travail : deux méthodes en synergie dans l’étude d’une situation d’enseignement. Toulouse : Octarès.

  • Pierre Alain Filippi - doctorant Adef

Intervenir auprès de tutorats-mixtes engagés dans la formation initiale des enseignants et personnels d’éducation par l’alternance

Cet exposé va s’efforcer de présenter la mise en place d’une intervention-recherche dans le contexte de la formation initiale des enseignants et personnels d’éducation. Les récentes réformes visant à former les enseignants et personnels d’éducation par une alternance « intégrative » prescrivent un tutorat mixte, composé d’un formateur de l’institut de formation et un autre proposé par l’employeur visant à faciliter le processus de professionnalisation des enseignants et personnels d’éducation débutants.
Cette intervention-recherche est mise en place à la demande de quelques-uns de ces formateurs d’enseignants consécutivement à la transformation de leur milieu de travail. C’est en constituant un collectif de professionnels et par le biais des méthodes indirectes que cette intervention-recherche va tenter de contribuer au développement de leur activité. Ma présentation se focalisera sur les premières étapes de cette constitution.

  • Erwan Jaffres, PAST Université d’Aix-Marseille, Centre Granger UMR 7304

L’intervention dans le cadre des expertises CHSCT : une approche ergologique par petites touches

A partir de l’expérience d’un cabinet d’expertises CHSCT composé pour moitié de chargés d’études issus d’une formation en ergologie, j’examinerai comment, dans un cadre juridique relativement contraint (demandeur, délais, objet, forme de restitution, ...), mes collègues et moi-même défendons une approche ergologique, « en tendance », de l’intervention. À partir d’exemples contrastés, j’identifierai nos marges de manœuvre pour tenir en situation réelle d’intervention quelques propositions fondatrices de l’approche ergologique et répondre aux différentes étapes canoniques de l’expertise CHSCT :

  • le travail de la demande et la construction d’un dispositif d’intervention,
  • l’analyse des situations concrètes de travail comme moyen d’accès à l’activité et matériau à produire pour l’intervention,
  • la participation des protagonistes à l’élaboration des connaissances sur les activités de travail et la convocation de savoirs pluridisciplinaires,
  • la mise en circulation des connaissances produites comme enjeu critique de transformation des organisations concrètes.
  • Ingrid Dromard, doctorante en philosophie, Université d’Aix-Marseille, Centre Granger UMR 7304.

Évaluer le travail autrement avec la démarche ergologique

Mon travail de recherche a fait l’objet d’une convention industrielle de formation à la recherche en entreprise (CIFRE) impliquant une collaboration entre la Caisse d’allocations familiales des Bouches du Rhône et l’Université d’Aix Marseille via le Centre d’EPistémologie et d’ERgologie Comparative. La question nodale de cette association concerne l’évaluation qualitative du travail social. Si le qualitatif est ce qui relève de la qualité, donc des manières de faire, l’évaluation proposée diffère obligatoirement des procédés classiques. Il ne s’agit pas d’opérer sur la base de critères et d’indicateurs, ni de comparer les résultats à des objectifs définis, mais il est néanmoins question d’efficacité et de pertinence. Il ne s’agit pas non plus de substituer un procédé à un autre, à ceux déjà en place, de nier les intérêts particuliers propres à chacun de ceux-ci, mais plutôt de faire en sorte qu’ils s’enrichissent et se complètent. L’ambition est de faire en sorte que le jugement de valeur soit, au même titre que le jugement de faits, une base évaluative utile non seulement aux travailleurs, mais également au pilotage des institutions, entreprises, associations. Les hypothèses que je soutiens consistent à dire que l’acte évaluateur devrait être aussi une opportunité pour penser et repenser les activités de travail.


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